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vendredi 1 septembre 2017

{archive} KATH BLOOM - Restless Faithful Desperate (1983)




OOO
nocturne, intimiste, envoûtant
folk, folk blues 



Restless Faithful Desperate est élémentaire et passionné. Une chapelet de notes languissantes, pas de refrains mais des tournures de phrases envoûtantes dans des chansons entrelacées. Kath Bloom possède l’une des voix les plus fluettes et incorruptibles, une voix que Josephine Foster, entraînée pour l’opéra, répliquera plus tard.

Il faut demeurer attentif, pour laisser les paroles de Kath Bloom s’envoler vers l’extase, après des écoutes répétées. Des impressions vivaces, capables de nous manœuvrer. « When i feel your sorrow, will you die tomorrow, I feel you coming, it’s cold, it’s cold, it’s cold, it’s cold. » La montée vers l’orgasme apporte une révélation non de deux êtres fusionnels, mais d’un terrain de doutes et de peurs, la chaleur corporelle dénuée de chaleur humaine. On trouve là ainsi des connotations troublantes, charnelles, envoûtantes. Soufflant le chaud et le froid, Bloom nous introduit à une nouvelle pratique de l’impatience, la sienne, une urgence bouleversante. Avec son titre sans équivoque, Restless Faithful Desperate promet la mélancolie : à l’écoute des chansons, son impact physique proche de l’exhibitionnisme se révèle l’affaire de tout le corps.

You Give Me Something et Just Don’t Tell me That It’s Gone, sont deux chansons séparées qu’un thème mélodique lie. How It Rains, dans sa première partie instrumentale, n’est rien d’autre qu’un arpège et le souffle que Bloom capte sur la bande. Et quand elle émerge entièrement formée, c’est à dire ce que beaucoup d’artistes musiciens considéreraient comme trop singulière, la mélodie est des plus languides. Parfois, comme sur Look at Me, l’impression est celle d’une berceuse nocturne, chantée à un enfant nu. «Why don’t you look at me right now/there must be something i can give you, i would do anithing to keep you, you know... »

Restless Faithful Desperate repose aussi sur la guitare, aussi aérienne qu’évocatrice, grâce au jeu blues de Loren Mazzacane Connors, avec l’utilisation d’un bottleneck et la façon de tirer sur les cordes pour les faire chuinter. Plus tard, Connors sera perçu comme un guitariste d’avant garde, mais ici, son artisanat marque en toute simplicité une rupture avec la façon dont se déploie les musiques alors, conduites par le rythme et d’autres formes d’autorité externe. Encore aujourd’hui, difficile de trouver un album si délicat.
Après quinze ans de silence où Bloom joue les mamans tentant de joindre les deux bouts, elle reprend la musique en 1999, après que le réalisateur Robert Linklater ait introduit une des ses chansons dans le film romantique Before Sunrise (1995), avec Ethan Hawke et Julie Delpy. Depuis, sont parus par exemple Loving Takes This Course, un disque pour saluer la finesse de Kath Bloom auquel participent Bill Callahan, Mark Kozelek ou Scout Niblett ; ainsi que Thin Thin Line, en 2010, qui maintient le folk au firmament, là ou l’a placé Neil Young.

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